Pendant vos études supérieures, vous aurez sûrement à rédiger un mémoire si vous comptez faire un master. C’est ce gros document à rédiger en un ou deux ans et qui peut faire peur quand on n’en a jamais réalisé auparavant. Pendant ma première année de master, j’ai rédigé un premier mémoire de recherche. Je vous détaille toute mon organisation avec une échelle de temps sur une année. La clé dans la rédaction du mémoire, c’est l’organisation et la rigueur. Alors, on déstresse, c’est faisable, et je vous explique comment.
Étape 1 : choisir son sujet
Septembre
C’est l’étape qui coule de source, il faut bien partir de quelque part. Mais il ne faut surtout pas négliger cette étape. Vous allez travailler sur ce sujet pendant une année entière (ou plus), alors choisissez quelque chose que vous avez envie d’étudier.
Un bon sujet, c’est quelque chose d’intéressant, qui vous plait, un sujet original. Le tout n’est pas de prendre un sujet bateau qui a déjà été étudié en long et en travers. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas travailler sur un sujet qui vous semble très général s’il vous plait. Votre but est de trouver l’angle original qui fera que vous apportez une nouvelle étude à la recherche.
Pour cela, je vous conseille d’aller sur Google Scholar et de taper des mots-clés de votre sujet pour voir un peu ce qui a été fait ou pas.
Étape 2 : établir sa plateforme de recherche
Septembre – octobre
Une fois le sujet bien établi, il est temps de constituer votre plateforme de recherche qui sera un peu votre fil rouge pendant vos lectures et votre rédaction. Je vous en avais déjà parlé dans mon article sur l’écriture d’un projet de recherche. Il s’agit à peu près de la même chose.
Dedans, vous allez définir les éléments-clés de votre mémoire. C’est-à-dire, votre sujet, votre problématique, votre ou vos hypothèses, quelles enquêtes de terrain vous comptez réaliser et la base de votre bibliographie. La problématique est très importante, c’est elle qui va orienter votre sujet vers l’angle que vous voulez. C’est là qu’il faut être original et proposer du jamais vu.
Pas de stress pour vos hypothèses, elles peuvent être fausses. Le plus important, c’est surtout de bien les argumenter et les développer. Ensuite, pour les enquêtes, à vous de voir ce qui est le plus important à mettre en place pour votre sujet. C’est bien si vous essayez d’opter pour des méthodes quantitatives (questionnaires, analyses de corpus…) et qualitatives (entretiens). Questionnez-vous bien sur le pourquoi. Pourquoi faire ses enquêtes ? Avec qui ? Finalement, pour toutes les parties de votre plateforme, il faut argumenter et justifier ses choix, ça vous aidera à rester dans une même ligne toute l’année.
Et pour la bibliographie, pas de pression non plus, elle peut évoluer toute l’année. Il y aura sûrement des lectures inutiles et surtout de nouvelles.
Étape 3 : lire et faire des fiches
Septembre à février
Bon, là on parle de l’étape qui prend le plus de temps et que vous allez devoir faire pendant les autres étapes. Ce sont vos lectures qui vont vous permettre de rédiger votre état de l’art et qui vont vous inspirer et vous aider à comprendre votre sujet. Alors, ne mettez pas plein d’articles et de livres dans votre bibliographie pour faire joli, mettez ce que vous avez vraiment lu. Personnellement, j’ai réussi à lire toute ma bibliographie, donc c’est possible.
Pour trouver quoi lire, je vous conseille d’aller sur Google Scholar, vous trouverez uniquement des sources provenant de la recherche. C’est une vraie mine d’informations. Sinon, votre université vous donne sûrement accès à Cairn ou à d’autres plateformes. Trouvez des sources fiables via ces plateformes, c’est très important. Ne prenez pas les premiers résultats de presse qu’on trouve sur Google. Non, il vous faut une base scientifique.
Si, comme moi, vous avez une mémoire assez nulle, faire des fiches est un véritable atout. Cela sera votre base pour votre état de l’art et vous permettra de ne rien oublier. Alors pour chaque article et pour chaque ouvrage, faites une fiche.
Comment rédiger une fiche de lecture ? Dedans, mettez y d’abord les infos clés (titre, auteur, etc.), un résumé qui ne reprend pas les mots et des citations utiles à caser dans le mémoire.
Étape 4 : faire son plan
Novembre
Comme la plateforme de recherche, le plan est le cadre de votre mémoire. L’établir, c’est être sûr de ne pas dévier de son sujet et de partir dans tous les sens. Il s’organise généralement en deux grandes parties : l’état de l’art et les enquêtes. Dans chaque partie, des grands chapitres contenant des parties. Vous êtes libres de l’organiser comme vous voulez, ce n’est pas la seule option.
Pendant votre rédaction, gardez un œil sur votre plan. Il faut penser à bien équilibrer (en nombre de pages) vos parties.
Étape 5 : écrire son état de l’art
Décembre à mars
Le moment est venu. Il va falloir commencer à écrire. C’est l’étape la plus stressante. Personnellement, j’ai pris du retard à cette étape en repoussant encore et encore l’écriture. Alors mon conseil, lancez-vous. N’ayez pas peur, il va falloir les écrire toutes ces pages. Le tout, c’est de commencer, après tout va plus vite.
L’état de l’art, c’est un bilan de toutes les recherches qui ont été faites sur votre sujet. En gros, c’est un résumé organisé de vos lectures. Pour le rédiger, il faut se baser sur vos fiches de lecture et les faire s’entremêler.
Étape 6 : réaliser ses enquêtes
Mars – avril
Cette étape est aussi stressante, mais c’est aussi ce qui va rendre votre mémoire plus concret. Pendant cette étape, j’ai senti que mon travail était moins futile et que je pouvais et voulais apporter mes résultats à la recherche. C’est le moment où il faut partager son questionnaire, réaliser ses entretiens, ou n’importe quelle autre enquête. Fixez-vous des objectifs à atteindre.
Dans tous les cas, ce n’est pas grave si vous n’atteignez pas vos objectifs si vous avez tout fait pour y arriver. Vous pourrez très bien aborder vos difficultés dans votre mémoire, en parlant des limites de vos enquêtes.
Étape 7 : écrire ses résultats et les interpréter
Mai à juillet
La dernière étape. Il vous faut maintenant rédiger votre dernière partie. Dans cette dernière, il faut expliquer sa méthodologie, la mise en place des enquêtes, la réalisation des enquêtes, les résultats obtenus et leurs interprétations. À la fin, vous allez devoir pouvoir répondre à votre problématique et valider ou réfuter vos hypothèses.
Après la rédaction de cette partie, vous pouvez rédiger votre conclusion et votre introduction et mettre un point final à votre mémoire de recherche.
Quelques conseils en vrac
- Ne négligez surtout pas l’orthographe !
- Rédigez vos notes en bas de page en même temps que vous rédigez pour gagner du temps
- Relisez-vous plusieurs fois, en laissant votre cerveau respirer entre vos dernières relectures
- Si vous êtes en retard sur votre planning, ne stressez pas. On ne se met pas une énorme pression, ce sera contre-productif
- Piochez de nouvelles lectures dans les bibliographies des articles et ouvrages qui vous ont beaucoup aidé
- Modifiez votre plateforme de recherche ou votre plan à tout moment si vous sentez que faire autre chose sera plus efficace. De nouvelles idées vous viendront forcément en lisant, parce que vous allez découvrir en profondeur votre sujet
- Faites des pauses ! N’ayez pas la tête dans votre mémoire constamment. Par exemple, j’ai réussi à me prendre tous mes week-ends sans bosser dessus. Ça sert à ça aussi de s’organiser, à prévoir des temps sans rien
Écrire un mémoire de recherche, ça peut faire peur. Trouvez votre organisation qui vous permettra d’être le plus efficace. Au début de l’année, tout le monde est stressé de ne pas y arriver, et au final, tout le monde y arrive, et vous aussi. Bon courage à ceux qui réalisent un mémoire de recherche !
Photo de couverture : Image de pvproductions sur Freepik